Bittersweet


Bittersweet
Auteur: Colas Droin
Editeur: IS Editions
Nombre de pages: 112

Je remercie Babelio et IS Editions pour cette lecture. 

* Quatrième de Couverture *

Marc, adolescent à la sensibilité et l'imagination débordantes, subit de plein front le cancer de Lucie, sa petite soeur de huit ans. Alors que les aller-retours à l'hôpital se font plus fréquents, il dérive progressivement dans l'onirique afin d'oublier la réalité du quotidien. Trouvera-t-il dans ses rêves une explication à la vanité du mal ?

Dans le style francisé de J. D. Salinger, Bittersweet ("tendre-amer" en anglais) raconte l'histoire d'un jeune schizophrène perdant peu à peu ses repères face à la progression de la maladie de sa soeur. Les thèmes abordés y sont parfois un peu durs, mais toujours traités avec humour. L'humanité du personnage principal, ses questions sur la religion, la beauté, ainsi que son incompréhension face à l'injustice du monde sont mises au premier plan.
 
* Mon Avis *

Ouh que ce roman est touchant ! J'ai été très émue à sa lecture.

Marc a quinze ans lorsque ses crises de schizophrénie reprennent; il parcoure durant celles-ci une colline d'herbe bleue sous un ciel blanc, étoilé de points noirs, qui se confond avec une mer de lait, en compagnie de sa petite soeur de huit qu'il tente de sauver d'une colonie de crabes rouges. Dans la réalité, Lucie est malade, et les crabes rouges représentent son cancer. Marc fait tout pour bien paraître, mais il déteste les hôpitaux, encore plus les médecins, il ne comprend pas cette injustice de la vie qui veut le priver de cet être cher et aime tellement sa si jolie petite soeur qu'il s'enfonce chaque jour davantage dans ses illusions, afin d'échapper à cet insupportable quotidien.

Cette courte histoire m'a maintenue au bord des larmes durant toute la durée de ma lecture, éclairée par instants de jolis éclats de rire. Colas Droin nous présente un adolescent, pas encore sorti de l'enfance, qui ne mâche pas ses mots et se confie, avec son langage de jeune en colère, de manière aussi naïve que poétique. C'est d'ailleurs parce qu'il est empli de cette innocence enfantine et de ce langage brut que ce texte est si beau à lire. La sincérité qui ressort de chaque phrase possède, dans le contexte difficile de l'histoire, une puissance émotionnelle qui a bien failli me faire chavirer.
Marc ne gère pas du tout le fait que Lucie ait un cancer; le sujet n'est pas tant la maladie, qui est survolée, que la réaction d'un grand frère qui voudrait pouvoir protéger sa petite soeur. La schizophrénie n'est pas un sujet évident à traiter, mais c'est ici fait tout en douceur et avec naturel. On n'a pas cette impression de lire l'histoire d'une personne malade, ni que ce soit imposé, comme ça peut parfois être le cas dans d'autres romans. La douleur et l'incompréhension émanent de chaque ligne, et le garçon désemparé cherche, en quelque sorte, un fautif et une délivrance; mû par sa colère, il s'en prend facilement au corps médical insensible, mais se pose aussi des questions d'ordre religieux, et comme échappatoire, il ne trouve que son imagination.
L'amour fraternel que partagent le frère et la soeur est dévastateur, magnifique (j'ai adoré les surnoms que Marc donne à Lucie: "la petite", "gamine"); il y a une telle tendresse qui se dégage de leur relation, de leurs échanges et surtout des pensées du jeune homme qu'il est impossible d'y rester insensible.

Bien que court, ce récit se suffit à lui-même, il n'en aurait pas fallu plus, ni moins, et son final est aussi parfait qu'apaisant, logique.

Ce roman une très belle découverte, j'ai vécu un beau moment, à la fois triste et fort, en somme: émouvant. Je vous le conseille !
 
* Parlons Couverture *

Léon Lavender représente avec réussite le monde onirique dans lequel se plonge le héros lorsqu'il ne supporte plus la réalité. C'est une jolie couverture.



Citations:

* A cette histoire, écrite à l'encre de mes larmes.
Aux larmes, qui permettent aux lumières d'étinceler.
Aux étincelles, qui recréent indéfiniment la vie.
A la vie, qui fait naître les histoires.

* [...] je pouvais pas m'empêcher de penser que si on faisait comme si tout allait bien, alors tout irait bien.

* Il commençait à faire bien nuit, et y'avait quelques flocons qui tombaient. C'était marrant parce que c'était beau et chiant à la fois, un peu comme les musées.

* La tristesse, ça rend tout beau, même la pluie.



Suzy B.

  

Commentaires

  1. IL a l'air trés touchant en effet. Je comprend qu'il t'ai plus même si je ne l'ai pas lu. Court par contre. 112 pages, ce serait une nouvelle pour certain^^.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il l'est ! Il est court, oui, mais on ne s'en rend pas compte, on savoure vraiment sa lecture. Et son contenu correspond mieux à la qualification de "roman" qu'à celle de "nouvelle". ;)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire