Les Yeux Jaunes des Crocodiles


Les Yeux Jaunes des Crocodiles
Auteure: Katherine Pancol
Editeur: Le Livre de Poche
Nombre de pages: 666

Quatrième de Couverture

Ce roman se passe à Paris.
Et pourtant on y croise des crocodiles.
Ce roman parle des hommes.
Et des femmes. Celles que nous sommes,
celle que nous voudrions être,
celles que nous ne serons jamais,
celles que nous deviendrons peut-être.
Ce roman est l'histoire d'un mensonge.
Mais aussi une histoire d'amours,
d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves.
Ce roman est plein de rires et de larmes.
Ce roman, c'est la vie.
 
Mon Avis

Katherine Pancol développe une histoire forte qui m'a intriguée.

Joséphine Cortès s'enlise dans sa vie: son mari Antoine, au chômage, refuse de chercher un emploi inférieur à son précédent poste, qui lui ferait perdre le peu d'estime qu'il a encore pour lui-même; sa fille aînée, Hortense, se révolte et s'émancipe un peu plus chaque jour tandis que la petite soeur Zoé aime se faire passer pour le bébé de la famille; la soeur de Joséphine, Iris, et sa mère Henriette, quant à elles, l'ont toujours prise de haut; et elle peine à joindre les deux bouts avec son salaire de chercheuse au CNRS, où elle s'est spécialisée dans le XIIe siècle, afin d'élever d'élever correctement ses deux progénitures. Mais le jour où elle se rend enfin compte qu'Antoine la trompe, un déclic se produit et sa vie va en être bouleversée. Elle: met à la porte le fauteur de troubles, qui va s'en aller élever des crocodiles au Kenya en compagnie de Mylène, sa maîtresse; va dire ses quatre vérités à sa mère, qui va en être terriblement vexée; va essayer de recadrer Hortense dont l'insolence et le mépris ne font que s'accentuer; passe un marché avec Iris et commence à écrire un livre sur le XIIe siècle pour que sa soeur se voit enfin glorifier comme elle a toujours voulu l'être tandis que l'argent reviendra à Joséphine; va également effectuer des traductions pour le cabinet d'avocat de Philippe, mari d'Iris; et enfin, peut-être, se trouver et/ou se révéler.

Ce roman est complet et nous offre de vivre les bouleversements de la vie de nombreux personnages. Bien qu'ils soient en quantité, on s'y retrouve très bien, sans les confondre. Le point central autour duquel gravitent ces diverses existences: Joséphine. Héroïne aussi désolante qu'attachante, cette femme m'a passionnée. Sa prise de conscience, assez brutale pour elle, nous donne vraiment envie de suivre son évolution tout au long du récit. Et assister à ces changements a un effet gratifiant !
C'est une femme de quarante ans que l'on découvre, patiente, timide, recroquevillée sur elle-même et qui n'a aucune confiance en elle. Au fil des pages, son caractère ne va cesser de s'affirmer, au grand étonnement de son entourage. Celui-ci est vraiment hétéroclite, venu de tout horizon: de sa propre famille, dont la volonté d'atteindre les sommets est bien représentée avec Iris et Henriette (aussi nommée le Cure-dent - qui lui va bien mieux), toutes deux ayant épousé des hommes riches - Philippe Dupin et Marcel Grobz; à son amie la plus proche, Shirley et son fils Gary, qui cachent un lourd secret et ne sont pas si pauvre qu'ils le font croire; en passant par Antoine et ses crocodiles, Luca, Mylène, Josiane, les voisins, les enfants... tous ont quelque chose a raconter, tous vont se transformer au cours de ce roman. Que l'on ait envie de les adorer (comme la petite Zoé qui est assez adorable dans son genre, bien que très immature) ou de les détester (sa soeur Hortense est une reine de la détestation dans ce récit: elle est tout le contraire de Zoé, aussi mature que vicieuse, et même carrément dévergondée. Je ne suis pas une violente, mais là... cette fille est insupportable !), chacun nous fait ressentir des choses et c'est là la puissance de ce livre: on vogue souvent entre des sentiments contradictoires entre les uns et les autres, et au final on a envie d'écouter ce qu'ils ont à nous dire.
Si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs au début du livre, je me suis finalement laissée happer par ces histoires. L'auteure s'est beaucoup renseignée sur le XIIe siècle, elle m'a captivée à coups d'anecdotes historiques et de références en tout genre: l'époque mentionnée m'a vraiment intéressée. Moi qui aime les romans historiques, j'ai pris plaisir à suivre notre protagoniste principale dans l'écriture de son ouvrage.
La subtilité qu'a su intégrer Katherine Pancol à la psychologie de ses personnages est remarquable, c'est organisé, détaillé et sincère.

Un beau travail dont je suis curieuse de connaître la suite.



Mon avis sur le tome 2: La Valse Lente des Tortues



Citations:

* - Il y a des gens qui ne se posent jamais aucune question, qui vivent les yeux fermés et ne trouvent jamais rien...

* Dès qu'on bouge, on se met à faire bouger la vie autour de soi.

* Le bonheur [...] est fait de petites choses. On l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque.

* Il y a des gens dont le regard vous améliore. C'est très rare, mais quand on les rencontre, il ne faut pas les laisser passer.

* [...] quand on écrit, il faut ouvrir toutes grandes les portes à la vie afin qu'elle s'engouffre dans les mots et alimente l'imaginaire.

* C'est à cela qu'on reconnaît que l'amour s'est détaché de vous: il ne fait plus mal.

* [...] à quoi tient la naissance d'un sentiment ? A une impression fugace, fluctuante, changeante ? a un angle qui se déplace; laissant la place à une illusion qu'on projette sur l'autre ?

* On est toujours maladroit avec les gens qu'on aime. On les écrase, on les encombre avec notre amour...



Suzy B.

    

Commentaires

  1. Je n'ai jamais été intéressé par ses romans mais tu me donnes envie de les découvrir. L'histoire a l'air plus intéressante que ce que la bande annonce du film laissait voir...

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    1. Sa plume est bien travaillée. Ca peut parfois paraître long mais je l'ai trouvée intéressante. C'est sûr que je ne suis pas du tout tentée par ce film... mais ça dépend des goûts. ^^

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